Amphibien de pleine eau?

[Stalker]

A la ferme des étoiles, des rainettes habitent dans la cuisine des propriétaires, elles sont trop choupinou :3

[Lysemna]

En effet, il est interdit de déplacer des amphibiens protégés, et c'est pas pour rien.
Cas n°1 : si elles ont disparu du coin et n'y reviennent pas d'elles-même, c'est qu'il y a une raison. Donc on les condamne en les y ramenant, ce qui contribue à affaiblir l'espèce.
Cas n°2 : elles reviendront toutes seules, donc, soit ça ne sert à rien de les déplacer (et ça les stresse pour rien), soit ça les éloigne trop de leurs congénères et isole temporairement une population réduite (qui risque donc de décliner et disparaître avant que des échanges génétiques ne soient possibles)

En conclusion, le mieux, c'est encore de rendre le milieu le plus propice possible à l'installation des espèces souhaitées, et de faire preuve de patience. (Voire créer un corridor écologique en faisant d'autres mares entre un milieu occupé et celui visé, si c'est autorisé)

[domi03]

Il me semble que tu oublies le risque de transporter avec des animaux, la maladie des amphibiens dont j'ai perdu le nom...

[Deacon]

Oui moi je tente de recréer le milieu. En allant en chercher moi même, c'eût été plus facile mais c'est interdit.
C'est intéressant de savoir qu'une haie suffise pour des rainettes. Moi qui m'enquiquinais à planter des saules. Il n'y en a certainement plus dans le coin alors. Quand vous dites mare, c'est quel volume à peu près, avez-vous des photos?

[Sylwingeï]

N'importe quel volume d'eau. J'ai déjà vu des pontes dans des flaques.

Le seul critère à respecter est que l'eau doit "tenir" jusqu'à ce que les têtards aient fini leur croissance. Et aucun poisson dans le bassin (hormis de petites espèces comme les tanis qui ne peuvent pas faire grand mal aux têtards.) Et surtout pas de filtration

[Ralke]

Je ne sais pas vraiment où tu te trouves Deacon (Toulouse, c'est soit très précis, soit très grand si tu vises le "grand Toulouse"), mais pas loin, genre dans le Tarn, j'ai pu constater également la diminution drastique des populations. Mais alors, drastique, genre en moins de 15 ans un rapport de 50 à 1 (statistiques de chez moi, à prendre avec des pincettes), avec raréfaction-disparition plus ou moins confirmée (officiellement cette fois) des espèces les plus sensibles sur le territoire local.

Cela dit, au-delà de la maladie exotique, qui fait franchement flipper tellement nos populations d'anoures n'avaient pas besoin de cela, je considère que c'est la dégradation de leurs milieux qui joue le plus par chez moi (lotissements champignons, trafic routier qui va avec, coupure des trames vertes, "entretien" irréfléchi de "fossés", etc.).
Alors que je me trouve, je le rappelle, à quelques kilomètres à peine à vol d'oiseau d'une soi-disant réserve naturelle régionale (de fait, une sorte de caution écologico-politique pour quelques élus indifférents, non-gérée par la LPO, qui a viré au cloaque désertique).
Pourtant, même comme cela, je trouve encore régulièrement des crapauds, grenouilles rousses et vertes et autres rainettes derrière mon jardinet (et sur les routes environnantes, en 2D hélas). Comme quoi vivre en zone semi-rurale sur les berges d'une petite rivière, cela permet encore de voir au quotidien des trucs que je ne suis pas certain de voir encore longtemps (mettons, dans 20 ans de plus).

Donc, pour en finir avec mon HS, je n'ai guère de contribution utile pour ce sujet. Il n'empêche qu'une fois n'est pas coutume, j'émets quelques réserves.

Si je ne fricote qu'avec les espèces locales, et encore, de loin puisque j'essaie de me conformer le plus possible à la législation en vigueur (j'apprends le plus vite possible de mes erreurs de débutant), c'est que je suis assez dubitatif sur la pertinence d'entretenir volontairement de la bestiole de ce genre, étant entendu que c'est parce qu'on maintient par chez nous des espèces exotiques (les seules légales donc) que le Fléau s'est abattu sur nos 'tites grenouilles de chez nous.

Hors le cas du bassin, si le voisinage est lointain, qui se fait très vite sa petite population d'habituées sans rien faire de particulier.

On touche comme qui dirait à l'essence de mon obsession localiste. Statistiquement, un aquariophile finit toujours pas balancer/laisser échapper/échanger les survivants de son bac (écailles, amphibiens ou même végétaux) dans un endroit/chez quelqu'un où il ne faudrait pas et puis parfois cela part en sucette. Des pêcheurs sont aussi à blâmer, sans aucun doute, qui introduisent n'importe quoi pour le fun et le sport, mais l'aquariophile irresponsable me paraît au moins aussi dangereux.
Naturellement, je ne jette de pierre à personne (encore heureux), et surtout pas sur le fofo des Poubellariumeurs, où il me semble qu'il y a beaucoup plus de personnes très concernées et responsables qu'ailleurs.

Néanmoins, dès qu'il est question d'amphibiens, je ne vois qu'une solution écoresponsable pour le passionné : vivre à la campagne, faire un bassin et attendre. Ouais, c'est assez intégriste comme raisonnement et mon opinion est sans doute contestable.
En plus, je sais que certains maintiennent des tritons et n'ont probablement jamais causé la moindre pandémie, mais c'est ainsi. Je les envie même un peu de ne pas avoir les mêmes limites que moi sur le sujet, parce que les tritons, ce sont avec les salamandres mes amphibiens préférés et qu'on n'en trouve carrément plus du tout par chez moi : 2 tritons sur 5 ans d'observation.

[domi03]

Hors le cas du bassin, si le voisinage est lointain, qui se fait très vite sa petite population d'habituées sans rien faire de particulier.

Je ne comprends pas bien... Il ne manque pas "sauf"?

[Ralke]

Nononon, Domi : il faut se référer à la phrase précédente, en relation avec la syntaxe du passage cité. En gros, la phrase précédente indique : j'suis pas très chaud pour maintenir de l'amphibien. Et la phrase litigieuse : sauf en cas de bassin, et encore seulement si le voisinage est suffisamment lointain pour éviter des plaintes.

Donc, si je ne fais pas de nœud inutile et digressif en rédigeant, cela donne cela : "je suis assez dubitatif sur [blablabla] hors le cas du bassin [et encore,] si le voisinage est lointain [blablabla]." Tout est dans le "hors", qui s'entend par "sauf si on envisage" et la virgule comme "et encore seulement si". Ma version originelle n'est pas hyper explicite, mais syntaxiquement correcte, en principe.

Ouais. Je sais. Des fois, je me fais mal à la tête tout seul aussi. C'est de la prose de combat, j'attaque mon adversaire avec, en règle générale. Et là, comme je bulle entre deux jets de conclusions au boulot, j'ai pas le temps de changer d'état d'esprit. Désolé.

[domi03]

Je croyais que tu parlais du voisinage de population d'amphibiens et du coup je ne voyais pas comment, si ces amphibiens étaient lointains, ils pouvaient venir peupler ton bassin de façon naturelle!

[Lysemna]

Pour les amphibiens, on parle plutôt de trame bleue

[Ralke]

Domi : Ouaip, dans ces conditions, je comprends mieux le malentendu (c'est bien d'ici, d'envisager le voisinage en tant que bestioles et non en tant que voisinage humain ).

Et oui, ce serait plutôt trame bleue, voire verte et bleue (dénomination officielle, je crois), Lysemna ; j'ai parfois tendance à l'imprécision.

[Lysemna]

Le vert, c'est pour tout ce qui est boisements, haies et compagnie. Le bleu pour l'humide, ce qui comprend les fossés en plus des marres, rivières et compagnie.
Enfin, tout du moins, c'est comme ça que je l'ai appris.

[Ralke]

Vivi, absolument : mais pour les amphibiens, il est question de trame verte et bleue, étant entendu qu'ils empruntent communément les deux, voire même davantage la verte que la bleue pour certains amphibiens. Mais on pinaille, je suis d'accord .

[Sylwingeï]

Je ne pense pas que les maladies exotiques expliquent à elles seules une telle diminution.

Ayant bossé pas mal dans les amphibiens pendant ma formations plusieurs raisons bien plus évidentes.
-Abandon des "mares abreuvoirs"
on ne le soupçonne pas vraiment, mais ces mares étaient autrefois des millions dans nos champs, or l'élevage de bétail en petits comités, lui, n'a pas vraiment perduré. Nombreuses ont été celles comblées, soit pour de la culture ou tout simplement de manière naturelle car plus entretenues (les éleveurs, chaque année, mettaient quelques coups de godets pour remettre de la profondeur).
-Multiplication des routes avec le morcellement qui va avec.
-Destruction massives des zones humides tant en forêt (par l'ONF qui se vante "entreprise de protection de la nature") que dans les milieux plus ouverts.

Là où il reste de bons corridors et de nombreuses mares, espèce exogène ou non les amphibiens sont très nombreux. Les espèces exotiques, certes, ont une part, mais comme tout je pense qu'elles déciment des individus trop faibles, loin des génocides annoncés.

[fretka]

La plus grande population de sonneurs à ventre jaune de Suisse se situait sur le chantier de construction de l'EPFL école polytechnique de Lausanne. Ce qui est triste, c'est qu'ils ont quasi fini les constructions et que les flaques temporaires ont disparu...
Des amis ont un gamin de 5 ans, et il leur a dit dernièrement en leur brisant le coeur:
Maman, j'ai jamais vu de hérisson vivant!

Créons des mares, des haies et des tas de bois, et laissons les animaux revenir!!