A pu d'eau ! comment qu'on respire ?

... les sujets "aqua" qui ne rentrent pas dans les autres p'tites cases
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fuchikomadesuka
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A pu d'eau ! comment qu'on respire ?

Message par fuchikomadesuka » mer. 31 janv. 2007 à 18:06

(ben oui, c'est un site d'aquariophilie non :lol: )

Dans le cadre des Défits scientifiques du 21ème siècle, l'Institut de France, Académie des Sciences propose une conférence sur le thème de l'eau.

Mardi 30 janvier 2007 de 15h à 16h15

Quelques-uns des problèmes de l’eau : adéquation besoins- ressources à l'heure des changements climatiques
par Ghislain de Marsily, Membre de l’Académie des sciences

Résumé Quelle sera l’influence des changements climatiques annoncés sur le cycle de l’eau ? La Terre verrait plutôt un accroissement de la quantité globale des précipitations, et non une aridification, avec cependant de fortes réductions locales, comme dans la zone méditerranéenne. La fréquence des événements extrêmes (crues, sécheresses, ouragans…) pourrait également être modifiée. Mais les effets hydrologiques des changements climatiques sont bien moins maîtrisés que les effets thermiques, et nécessitent des recherches accrues de modélisation et de paléoclimatologie. Les besoins en eau liés à la croissance démographique sont plus préoccupants. En 2050, la Terre pourrait compter 9 milliards d’individus. Sachant qu’aujourd’hui 850 millions d’êtres humains ne mangent pas à leur faim, chiffre qui depuis 5 ans va croissant, il semble que seule une très forte augmentation des surfaces cultivées en agriculture pluviale puisse être la solution. Mais de nombreux pays d’Asie ou du Moyen Orient et d’Afrique du Nord seraient alors incapables d’assurer l’autosuffisance alimentaires et d’autres pays, en particulier en Amérique du Sud, auraient seuls la capacité de produire la nourriture nécessaire, aux dépends d’énormes défrichements. Le dessalement de l’eau, les cultures hors sol, ou les modifications génétiques des plantes ne paraissent pas être des solutions réalistes. Les épisodes climatiques de sécheresse extrêmes pourraient avoir des conséquences potentielles dramatiques.


J'y étais.

Les réflexions sur l'eau apportent amènent souvent des éléments inattendues et celle-ci n'y a pas coupé (je me souviens d'un conférencier qui avait brandi une bouteille d'eau minérale devant l'auditoire en affirmant "ceci est un tuyau" pour indiquer que les problèmes résidaient plus dans l'acheminement de l'eau au consommateur que dans l'eau elle-même).
Cette fois-ci le concept mis en avant fût celui d'eau disponible par rapport au milieu. Et M. de Marsily de marteler devant des images de fleuves immense : "toute l'eau que vous voyez est déjà utilisée par l'écosystème : si vous en prélevez, vous le faite forcément en modifiant l'écosystème" (pas forcément en mal d'ailleurs).
Exemple : Le barrage des trois gorges a provoqué la disparition d'une espèce d'algues dans la rivière au profit d'une autre.

Le paragraphe sur la nourriture était assez édifiant, en particulier un tableau de la consommation d'eau nécessaire pour produire 1 tonne de différents aliments. On découvrait que si le riz était logiquement très consommateur d'eau (1500m³), le maïs n'en demandait pas tant que ça (800m³) (mais il demande la plus grande partie de cette eau en été, lorsque justement on en manque).
La palme était remportée par la viande (de boeuf pour l'occasion) qui nécessitait 13000 m³ (il ne s'agit pas tant de l'eau que boit la bête que de celle consommée pour produire sa nourriture).
Et coup du sort : le niveau de vie augmente en Asie (autant dire en Chine), ce qui se traduit par une demande en viande de plus en plus importante.
Mais comme dit dans le résumé, il apparait de toute façon que rien que l'augmentation de la population en Asie met la planète devant une demande en nourriture (et donc en eau) monstrueuse pour les prochaines décénies. (paradoxalement, l'Afrique devrait être à peu près autosuffisante pour la nourriture, mais le piétinement niveau développement (et même survie) de ce continent n'y est certainement pas étranger).
Le seul scénario actuellement connu offrant quelques chances de satisfaire à peu près la demande asiatique est donc l'augmentation de la production en Amérique du Sud... ce qui revient purement et simplement à razer la forêt amazonienne pour installer des champs dessus avec, pour ne rien arranger, un rendement assez faible du fait de l'inadaptation des sols de jungle à la production agricole.
Les solutions telles que le désalement d'eau de mer (acceptable pour la consommation humaine bien que cher, mais inenvisageable pour les volumes énormes demandés par l'agriculture), les OGM (on peut concevoir des plantes qui consomment moins d'eau... mais leur biologie même les rendra alors moins productives...), les cultures hors-sol (trop cher à grande échelle pour des céréales) appairaissent comme inenvisageables ou incompatibles avec l'ampleur du besoin à satisfaire.

Conclusion : je vais aller planter des patates dans mon jardin : ce petit tubercule ne consomme lui que 150 m³ d'eau par tonne produite ! (une fois de plus les Belges avaient tout compris depuis le début avec leurs moules-frittes :roll: )

PS : Il y avait Claude Alègre dans la salle, qui entre deux déclarations à l'emporte-pièce pour lesquelles il se pose en spécialiste, est très favorable aux OGM et affirme que la France est en train de se mettre en retard en les interdisant trop (mouais, moi j'en ai pas besoin pour mes patates moi... et je suis pas certain qu'on en ai besoin en France... même si les semences "non transgéniques" qu'on utilise généralement sont déjà loin d'être "naturelles").
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