Ben voilà un sujet où je vais ramener ma fraise fissa !
Les aménageurs sont de plus en plus sensibilisés sur le problème, puisque la plupart des communes ont passé la main à des syndicats qui sont menés par des techniciens formés à ce type de problématiques. J'en parle en connaissance de cause, étant élu local et membre d'un tel syndicat d'aménagement. Et encore, le syndicat en question n'est pas grand, il ne contrôle qu'un petit bassin versant, le temps de se faire absorber par un plus gros dans les prochaines années.
Il est vrai qu'il y a de cela quelques années (je suis confortable sur le sujet, je n'étais pas aux "affaires" à cette époque), les gestionnaires étaient les premiers à fiche n'importe quoi, avec du broyage
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Depuis, la renouée est attaquée par les deux façons déjà mentionnées : arrachage (fastidieux, lent, efficace mais pas trop non plus) et bâchage (cher, lent, inesthétique, un peu plus efficace sur le moyen terme).
Il n'y a pas de solution miracle ou vraiment satisfaisante à ce problème, et un relâchement de l'effort sur une seule année peut anéantir les efforts de plusieurs années antérieures. C'est globalement une tâche frustrante, chère et obscure, mal comprise du public. Les syndicats eux-mêmes sont mal dotés, leurs techniciens font souvent des miracles avec 2 euros de levier financier pour en récolter 6 des agences de l'eau, mais leur budget reste ridiculement faible au regard de l'effort à fournir, et les excités de l'écologie comme moi y sont vus globalement comme des excentriques peu au fait des réalités budgétaires et des "vraies" préoccupations politiques telles que le chômage, l'insécurité, toussa...
Du coup, la renouée a encore de beaux jours devant elle, malgré l'impact catastrophique sur l'écosystème des berges. Quant au concept du laissez faire, la nature se débrouillera toute seule, c'est aller un peu vite en besogne : toutes les espèces animales ou ici en l'occurrence végétales n'auront pas la ressource de s'adapter sur un écosystème déjà fragilisé et disparaîtront pour de bon de pas mal d'endroits.
Et derrière toute cette mer*ouille, on a à la base des jardiniers du dimanche qui ont foutu leurs déchets d'entretien par delà leur clôture et pas trop loin d'un ruisseau, à l'échelle nationale. Donc bon, les aménageurs ont leur part de responsabilité, l'inertie, l'incompétence, etc., mais les jardiniers-contribuables aussi ont constitué un des maillons du dysfonctionnement qui a abouti à cette situation.
Franchement, en tant que jardinier, contribuable et élu local, je ne me sens pas spécialement en phase avec ceux qui transportent et disséminent des horreurs pareilles, en se disant que cela ne sortira pas du jardin et que tout est sous contrôle.
RIEN n'est longtemps sous contrôle quand on parle du vivant et on restera longtemps des enfants irresponsables tant qu'on ne finira pas par le piger.
C'était mon message alarmiste du soir, comme quoi la renouée mène à tout, même à l'emportement forumesque.