[AM] a écrit :Juste baisser les charges de la main d'œuvre serait un grand pas.
... Hmmmm, quand on a accédé aux demandes des restaurateurs de baisser la TVA et leurs charges salariales, t'as l'impression que le prix du poulet/frites en terrasse a baissé ou qu'il y a eu une vague d'embauche style tsunami ?

Accessoirement, je préfère niveler par le haut salaires et protection sociale que mettre toute la main d’œuvre agricole sur la grille des clandestins cueilleurs de fraises en Espagne... On peut agir sur les intermédiaires et leurs pratiques outrancières, on peut agir sur l'éducation des enfants au bien-manger, on a quand même pas mal de leviers autres que cette éternelle rengaine des charges-trop-élevées. Ou alors on arrête de respirer, et on fera pleiiiiiin d'éconocrocs, au grand bonheur des comptables théoriciens du libéralisme. C'est mon avis et je l'partage

J'le partage aussi
L'histoire du patronat étouffé par les charges, est en partie vraie, quand on a la tête dans le guidon et du mal a sortir du bénéfice , on se dit que si on donnait pas tout ça a l'état...
Le raccourci est simpliste, et ne regarde que par un bout de la lorgnette.
A l'heure actuelle, la concurrence (pas que sur le plan alimentaire) est mondialisée. Vouloir être "compétitif" dans un cadre mondialisé revient en fait , et très basiquement a deux choix :
- Niveler par le bas les salaires , les prestations sociales, les prix etc... pour qu'on en vienne au niveau des pays dits émergents et la, effectivement on pourra concurrencer
-Tenter de tirer par le haut les habitudes de tout un chacun, de façon à ce qu'a terme, ce soit ces pays émergents, qui rejoignent nos niveaux de salaires/prestations sociales
Bien sur c'est caricatural a l’extrême, et vu les niveaux de pauvreté extrême dans le monde, l'homogénéité n'est pas a l'ordre du jour, mais en fond, c'est bien ce qui se joue.
Je te rejoint également sur l'éducation. a 100%.
Va voir mon beau-père qui a connu des famines (des vraies, avec des millions de morts), ou n'importe-quel gars dans pleins de pays qui luttent pour vivre (guerre ou pour trouver de quoi manger au jour le jour), tes histoire de soi-disant pauvreté/impôt va les foutre en rogne. Statistiquement, d'après l'INSEE, on est en dessous du seuil de pauvreté, néanmoins je ne me considère pas pauvre (il suffit de bien gérer les dépenses) et en tant que français j'ai un mode de vie que beaucoup au monde m'envieraient.
Oui le libéralisme crée des ultra-riches et en appauvrie certains, mais il permet de sortir de la misère, la vraie, de nombreuses populations (même si comme dit plus haut, le fait de partager le gâteau nous coûte cher à nous français).
Il a sorti de nombreuses populations de la famine, au détriment d'autres. L'Afrique n'a jamais eu la possibilité d'exploiter ses énormes richesses a causes du système libéral (mais aussi de l'indigence politique ambiante encouragé par "l'occident" certes)
Le problème majeur du libéralisme est qu'il est une pyramide parfaite : tout en haut on a les archis riches, puis on descend vers la masse et la richesse individuelle est au prorata, et chaque "classe" (pour reprendre une théorie souvent débattue) profite de celle du dessous.
Dans la lorgnette "France" le libéralisme a certainement permis de gros progrès dans notre niveau de vie, mais il a aussi considérablement ralenti l'évolution dans d'autres pays
Notre niveau de vie actuel, nous le devons en grande , a travers le système libéral a l'exploitation massive de populations étrangères qui, sur une lutte des classe mondialisé représenteraient la populace crasse, tandis que nous, populace "occidentale" représenterions une certains classe aisée, dominée par des hyper riches. La encore c'est simplifié, mais on se rend quand même sacrément compte que le libéralisme repose sur une base exploitée , ou qu'elle soit.
Le souci, c'est que toutes les classes ont tendance a vouloir monter , et , si jusqu’à maintenant on a su remplacer la base (les ouvriers/mineurs européens qui vivaient dans une misère crasse ont été remplacés par les Chinois/Africains) , il va y avoir un moment ou on ne pourra plus faire "monter" les plus bas, faut d'avoir des remplaçants.
C'est ce qui se passe aujourd'hui : les émergents veulent leur part du gâteau, nous voulons conserver nos acquis les deux objectifs semblent incompatibles. Qui va maintenant fournir la base de travail corvéable pour enrichir la minorité que nous sommes quand les émergents seront a notre niveau?
Du coup l'objectif que je cite en début de mon message, qui devrait être de tendre vers une convergence sociale et économique mondiale, se heurte aux principes même du libéralisme
On est dans une impasse, et ce système libéral qui a certes enrichi ou sorti de la misère une belle quantité de populace va toucher ses limites face au monde Globalisé.
Après la chute de L'URSS on parlait de "fin de l'histoire" (j'le sais j'avais 1 an

) mais l'histoire idéologique est loin d'être finie, et l'argumentaire disant que "le libéralisme c'est le moins pire" ne sera certainement plus vrai. L'histoire se renouvelle, l'Humanité aussi, et croire que le libéralisme est ancré dans le marbre , uniquement parce que dans l'Histoire, rien n'a été fait de mieux (et encore on peut en débattre) C'est faire injure aux capacité d'évolution de l'humanité qui ont émaillés l'histoire.
Après tout, il n'y a pas si longtemps, la Démocratie était encore vue comme un système utopique, et le totalitarisme comme la seule voie possible. Et un jour, l'histoire a fait son œuvre, et on se demande comment les gens pouvaient penser a a l'époque. Il en ira de même pour ce système libéral