C'est un projet ambitieux !
Peut-être vais-je jouer les enquiquineurs, mais la présentation me fait tout de même me poser quelques questions.
Cela m'apparaît compliqué de produire un vrai élevage de poissons, comestibles qui plus est, que l'on pourra consommer régulièrement, étant donné le système un brin autarcique présenté et les surfaces en jeu. Quelques pièces par an, par exemple de poisson-chat ou de goujon, pourquoi pas ? plusieurs carpes par an, déjà, hum... sauf à les implanter régulièrement, mais dans ce cas, ce n'est plus un élevage mais un bassin de stockage ou d'attente, dont l'équilibrage en terme de propreté demandera vraiment beaucoup de boulot et d'attentions permanentes, à mettre en balance avec le résultat obtenu en terme de quantité.
Il me semble en outre que Dottie a raison pour le lagunage, indispensable pour manger les produits de l'eau, et encore, cela dépendra des périodes de l'année et de l'importance des flux de l'élevage terrestre ; pour les plantes utilisées, que ce soit avec des iris ou des trucs façon jacinthe d’eau, phragmites, populage des marais et, raffinement, avec de la menthe aquatique... mais là encore, la surface nécessaire est bien plus importante, ainsi que le relève Dottie.
J'insiste sur le fait que, même avec un tel système de lagunage, rien ne permettra de considérer que les poissons seront comestibles. Cela revient à fermer les yeux et prier qu'on n'ingère pas (même avec un poisson consciencieusement vidé et nettoyé) tout un tas de trucs (streptocoques & co...) qui peuvent coller des fièvres potentiellement très dangereuses. Je ne parle même pas des plantes de type "cresson", qui elles-mêmes peuvent en plus être parasités par des trucs spécifiques et pathogènes pour l'homme (de type douve du foie).
Après, c'est un peu paradoxal comme point de vue, pour un low-techien, de prendre autant de distance avec le produit de son bricolage (c'est très bobo faux-rural dans l'esprit, j'assume

), mais cela s'apparente à manger les poissons que l'on pêche à la rivière, en pire : on échange les métaux lourds, quelques streptocoques et les perturbateurs endocriniens par des doses potentiellement massives de bactéries et autres agents éventuellement très pathogènes.
Cela dit, pour les poissons, avec ce type de dimensions, ou même avec des dimensions sensiblement supérieures, j'ai l'impression que les poissons herbivores voire carrément détritivores sont tout indiqués : carpes, poissons-chats, goujons, bref, des trucs qui vont gober selon la formule consacrée des "débris benthiques" comme les poubelles ambulantes qu'ils sont, voire des barbeaux dans le même genre (attention aux œufs de poissons, prévoir un espace couveuse protégé)... Sinon, tu en seras réduit à faire comme tous les éleveurs : nourrir avec du miam à poisson acheté, car la plupart des autres poissons ne se contenteront carrément pas des déjections de poules.