Yep ; remarques pertinentes s'il en est.
En fait, quand je parle de bac régional low-tech, c'est entre autres choses pour monter une forme de reproduction d'un écosystème local vertueux. C'est à dire quasi-autonome (je dis quasi parce qu'un bac, hein, ça n'a pas la taille critique pour être stabilisé sans une forme de contrôle), avec des interactions saines, en s'imposant comme "handicap" de ne faire participer à l'exercice que des espèces locales, par ailleurs les plus à même de supporter des conditions low-tech.
D'une pierre deux coups, idéologiquement.
Une sorte d'exercice délicat visant à reproduire un pan le plus complet possible du cycle aquatique d'eau douce local, donc régi par des critères d'efficacité, d'authenticité et de rusticité.
Et de l'observer évoluer évidemment, le plaisir des yeux, c'est important.
Pourquoi ne pas garder les gambusies, dans ce cas, effectivement ? Après tout, c'est une espèce qui a fait son nid dans les parages et qui, c'est tout à fait vrai, ne semble pas prête à en disparaître.
Cette espèce serait plutôt du genre à faire disparaître d'autres espèces plus fragiles, en boulottant leurs œufs, alevins ou larves.
Du coup, la réponse est presque dans l'exposé. Oui, la gambusie, c'est désormais du local. Non, ce n'est pas un participant "vertueux" du cycle local. Tout comme les silures ou les écrevisses de Louisiane.
Ce n'est pas de la "xénophobie" aquatique, ce serait plutôt une façon d'éviter de mettre en avant des fléaux locaux dans un bac que je suis amené à regarder lorsque je souhaite me relaxer.
En plus, question pratique, vu la voracité des gambusies, qui boulottent toutes les minibêtes jusqu'au moindre micro-cyclops, je n'ai presque aucune chance d'équilibrer les cycles planctoniques et j'ai même de l'eau verte qui commence à poindre.
Bref, tout ça pour dire que si une nouvelle espèce est connue pour s'être acclimatée à notre environnement, pour y avoir trouvé une niche sans déranger les autres, pour participer à l'alimentation de chainons locaux de manière vertueuse, alors oui, autochtone ou non, je ne le proscrirai pas forcément de mon bac.
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Pour la loche, c'était l'un des poissons que j'avais envisagé au départ, mais la configuration de mon bac et sa petite contenance (on parle d'un 120 litres seulement) m'ont dissuadé pour l'instant, alors même que je n'avais pas encore étudié le côté légal de son transport-détention.
Idéalement, le bac ne contiendra que peu de poissons, de très petite taille, avec un rôle d'équilibrage ou a minima un impact le moins dévastateur possible sur la pérennité des cycles (azote, plancton, etc.). De là, je proscris par avance tout ce qui est carpes, poissons prédateurs de moyenne importance et poissons fouisseurs.
D'où l'attrait pour les vairons et autres épinoches (seule exception pour les fouisseurs, parce que leur comportement reproductif me fascine et qu'ils sont minuscules), et encore, lorsque les plantes auront bien poussé. A ce titre, on peut dire que les gambusies étaient une sorte d'erreur d'impatience de débutant, parce que j'avais toujours trouvé ces petits éclairs blancs au bord des berges faciles à récupérer et/ou entretenir et plutôt mignons, sans vraiment les connaître pour ce qu'ils sont.
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MAJ des pensionnaires du bac :
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des gammares : idéal pour prévenir la réapparition des filamenteuses, pour boulotter en partenariat avec les planorbes les déchets, pour aérer un peu la couche superficielle du substrat. Elles sont en outre assez rigolotes à observer, leur mode de reproduction est juste dingue. Bref, il m'en fallait.
Pour l'anecdote, je les ai pêchées dans un lavoir communal, qui en contient des milliers. D'ailleurs, il semble ne contenir QUE des gammares ET une sorte de mollusque à coquille noire, minuscule, effilée et pointue. Bref, j'ai de la curiosité pour ces mollusques, mais pour rien au monde je n'en récupèrerai tant que je n'en saurai pas plus à leur sujet et sur leur caractère potentiellement explosif en terme de prolifération.
- des
patellines d'Europe (ou des fleuves, compliqué de se prononcer) : je fonde l'espoir qu'un jour, elles pourront nettoyer les vitres du bac. Mais pour l'instant, c'est plus une curiosité rigolote dans le bac qu'un ajout significatif en terme de rôle dans l'écosystème. Pêchées dans la rivière toute proche.
A noter qu'elles me serviront d'indicateur, avec les planorbes, sur l'oxygénation du bac.