Ah oui, belle bête !
Bon, ça m'intriguait quand même, alors j'ai un peu farfouillé. Attention, c'est un peu long, pour ceusses que ça intéresse aussi. Mais pour les autres qui s'en tapent, Combattant a très bien résumé, c'est un vrai boxon ! Caryotypes presque aussi b...déliques que chez les ornithorynques! Je n'ose même pas imaginer ce qui se passe chez les variétés d'élevage, croisées et re-croisées !
Le 1er extrait : exclusivement consacré aux chromosomes des poissons ! Déjà à l'époque, on souligne le souk. On sent quand même que la technique est récente pour eux, ont tout testé et qu'ils se sont éclatés (
les poissons beaucoup moins, quand on voit des injections IM de colchicine in vivo, et non en culture cellulaire). Date des années 1970 donc très daté. Ca donne une idée... (et un clin d'oeil dans le texte, ça c'est pour vous obliger à lire

)
Cah. O.R.S.T.O.M., sér. Océanogr., vol. XII, no 2, 1974: 99-112.
https://core.ac.uk/download/pdf/39883043.pdf
(...)"La majorité des chromosomes de poissons sont des autosomes mais on trouve aussi parfois des chromosomes sexuels et des paires hétéromorphes. C’est le cas de Bathylagus wesethi (CHEN et EBELING, 1966) et de Ganbusia affinis chez qui CHEN et. EBELING (1968) décrivent la femelle comme étant hétérogamétique (1 chromosome W, 1 chromosome Z) le mâle possédant 2 chromosomes Z. CHEN et RUDDLE (1969) mettent en évidence des chromosomes sexuels X et Y chez Fundulus parvipinnis et F.diaphanus (Cyprinodontidae). Il existe aussi des cas de chromosomes sexuels multiples démontrés chez un poisson combattant par UYENO et MILLER (1971) la femelle possédant les chromosomes Xl Xl X2 X2 et le mâle des chromosomes X1 X2 Y. On observe alors au stade diakinèse de la méiose, 22 figures bivalentes et une trivalente, cette dernière étant interprétée comme l'attachement des chromosomes X1 etX2 à chaque extrémité du chromosome Y.
(...)
"Chez les poissons le nombre de chromosomes peut varier selon le sexe et selon un polymorphisme individuel et dépend de l’action des divers réarrangements chromosomiques énumérés précédemment et qui se produisent au cours de l’interphase - prophase de la mëiose."
Des phénoménes d’hybridation, de gynogenése, d’hermaphrodisme (synchronique chez Serranus scriba; consécutif chez Pagellus erythrinus) et d’unisexualité peuvent compliquer les observations. Dans la plupart des cas la détermination du sexe serait polygénique, déterminée par une ou plusieurs hormones dépendant de gènes portés par le chromosome sexuel qui peut être ou non hétéromorphe.
(...)
Les réarrangements chromosomiques donnent parfois naissance à un polymorphisme chez un même individu ; on trouve par exemple dans les testicules d’dcheilognathus rhombea (Cyprinidae) des cellules à 2 N = 44, 2 N = 46 et 2 N = 48 chromosomes résultant de fusions centriques (NOGUSA, 1955)
(...)
En plus des cas de tétraploïdie on trouve des cas de triploïdie. PREHN et RASCH (1969, 1973) mettent en évidence un équipement chromosomique triploïde (3 N = 69) chez des variants naturels, unisexués et féconds de Poecilia formosa (2 N = 46). Cet équipement proviendrait pour 2 N chromosomes de P. formosa (tous les individus sont des femelles gynogénétiques) et pour N chromosomes de P. mexi- cana (poissons bisexués). Ces variants sont donc des hybrides, unisexués (tous femelle) et féconds."
https://www.nature.com/articles/s41598-018-21992-9 - extrait : (SD : sex determination)
"In fish, only few genes have been reported so far to play the role of master regulators in the SD systems of an investigated species. These include DmY/Dmrt1bY in Oryzias latipes and in Oryzias curvinotus9, Gsdf in Oryzias luzonensis10, Amhy in Odontesthes hatcheri11, Amhr2 in Takifugu rubripes, T. pardalis and T. poecilonotus12 and SdY in the salmonid family13. Recently, a distant cis-regulatory element of Sox3 necessary for male determination in Oryzias dancena (XX/XY SD system) has also been identified14 and Dmrt1 has been suggested as the sex-determining gene (SDG) in Cynoglossus semilaevis (ZZ/ZW SD system)15. To date, studies regarding the sex-specific differences in gene expression have been conducted mainly in SD systems of model fish species that are well characterized at the genomic level, with distinguishable heteromorphic sex chromosomes, exhibiting Genetic Sex Determination (GSD) and gonochorism16,17,18. The flexibility governing reproductive mechanisms in fish, with the presence of different systems among even phylogenetically close species makes the picture more complicated. However, sex-linked markers and/or sex-determining regions have already been reported in several species, including some that are of interest to the aquaculture industry, such as the catfish Clarias gariepinus19, the Nile tilapia Oreochromis niloticus20, the rainbow trout Oncorhynchus mykiss21, the turbot Scophthalmus maximus22, the half-smooth tongue sole Cynoglossus semilaevis23, some salmonids24,25,26, Gasterosteidae27, Eigenmannia28 and the European sea bass Dicentrarchus labrax29."
(en gros : c'est complexe comme chez tout le monde, mais surtout on n'a étudié que ce qui se passe pour les espèces d'élevage ou les modèles couramment utilisés en recherche)
Idem ici :
https://www.nature.com/articles/s41598-019-42944-x
Où on suggère au passage que le réchauffement global peut modifier le sexe ratio.
Autres articles sur le sujet (pour les maso qui m'ont lue jusque ici

)
https://www.nature.com/articles/6800635
https://www.nature.com/articles/s41598-020-74757-8