S'en est suivi un gros choc, l'airbag qui me crame la yeule (ca brûle vraiment bien la tronche, t'as l'impression d'avoir collé ta face dans un four sec. Pis une longue glissade sur le toit, durant laquelle t'es à moitié sous le choc alors tu réfléchis vraiment pas logiquement. Genre j'avais super peur que le toit prenne feu (me demandez pas pourquoi)(Faut dire que ça sentait fort le cramé là-dedans, avec le frottement de la tôle sur le sol).
Pis, une fois à l'arrêt, le toit était tellement défoncé que j'ai dû défoncer la porte à coups de pieds pour pouvoir l'ouvrir. L'état de la caisse était pas joli joli, ça faisait un triangle entre le bas de caisse, le cul et l'avant+toit d'un seul tenant.
Voiture irrécupérable. R.I.P. Adel

Moi, par contre, tout ce que j'ai eu, c'est une douleur au poignet gauche dès que j'essayais de forcer. (Je pense que c'est dû au fait que le choc était pas tout à fait frontal mais un peu décalé sur le côté conducteur, donc ça m'a ptet tordu un peu le poignet ou tout du moins foutu un gros choc dedans). Donc incapacité à pousser/porter des charges lourdes, mais quand jme suis dit que ça commençait à faire longtemps (quasi un an), jme suis mise à faire des exercices d'échauffement et renforcement du poignet toute seule comme une grande, doucement, pis maintenant j'ai presque plus rien. Aujourd'hui je vois quasiment plus la différence avec le poignet droit.
Sinon j'ai eu des beaux bleus, et droit à 2 cachets d'1mg de doliprane. Pour une meuf qui prend jamais de médoc, je peux vous dire que j'étais plus shootée qu'après plusieurs joints. J'ai dû monter les escaliers à 4 pattes pour aller me coucher x)
@Souillon : Ben en fait, je suis relativement solitaire. Du coup c'était ridiculement facile pour moi de le cacher, il me suffisait de prendre sur moi quelques heures par mois. Bon, après, c'était pas si "facile" que ça. Fallait que je sois prévenue bien à l'avance avant d'aller voir des gens pour me faire à l'idée pendant plusieurs jours/semaines. Si c'était pas assez à l'avance c'était la panique dans ma tête et je finissais par ne pas sortir (tout en ayant vécu dans le stress pendant des heures/jours à l'idée de l'événement imminent). Mais, comparé à la gravité de la situation dans laquelle je me trouvais, je trouve quand même aberrant d'être parvenue à le cacher comme ça à tout le monde. Mes proches savaient que je n'étais pas super bien dans mes pompes, mais ils ne soupçonnaient absolument pas à quel point.
Depuis, ça va bien mieux. J'ai pas mal changé de regard sur pas mal de choses. J'ai aussi acquis quelques réflexes salvateurs, par exemple, le plus important, en parler à mes "supérieurs" (prof, patron) dès le début pour ne pas être en panique et avoir tout sauf envie de leur en parler si jamais ça ne va pas trop, relativiser un maximum et en cas de conflit intérieur prioriser les arguments logiques, essayer de trouver du bon côté dans tout événement à priori négatif (déjà, rien que le fait que ça permet de mieux apprécier les positifs en se créant une échelle d'appréciation), ne plus considérer les impératifs comme des contraintes mais plutôt des possibilités ou opportunités, apprendre à apprécier des choses toutes simples et ne pas avoir honte de m'extasier d'un rien,... En fait c'est beaucoup de ça : apprendre à s'accepter de prime abord, comme on est et parce qu'on est pas pire qu'un autre et on est tout autant capable que chacun de faire mieux que les autres, qu'on en ait envie ou pas. Puis par la suite essayer de ressembler un peu plus à ce qu'on aimerait être, mais avec de toute petites choses d'abord. Au final, une fois qu'une habitude est adoptée, on en tente une autre (ou plusieurs, mais si on y arrive pas faut surtout pas s'en vouloir, ça sera pour une prochaine fois ou c'est ptet pas non plus indispensable). Au final ça s'accumule plus vite qu'on le pense, une fois qu'on a commencé on trouve de plus en plus de nouvelles idées.
Mais malgré tout je pense que c'est comme pour la clope. Quand t'as été fumeur un jour, tu ne redeviendras jamais un non-fumeur, tu seras à jamais un ancien fumeur et il peut suffire d'une cigarette pour anéantir tous les efforts réalisés. Surtout que la cause de ma dépression est omniprésente autour de moi, c'était pas dû à un choc difficile à surmonter.