Scarlett a écrit :Ce qui me soucie le plus dans ce genre de mesure (et je suis d'accord qu'il faut bien commencer quelque part), c'est que ce sont des particuliers qui supportent le poids de cette mesure, des individus.
Plusieurs choses.
1/ Les particuliers, de par leur nombre, engendrent bien souvent davantage de pollution que l'industrie.
Exemple : les produits phytosanitaires. Les particuliers polluent davantage les rivières à coup de pesticides et engrais que l'agriculture. La raison ? En agriculture, c'est normé, réglementé, étudié. Il y a des doses à ne pas dépasser, notamment pour limiter la pollution, mais aussi sous peine de voir l'effet inverse.
Côté particulier, pas de dosage indiqué, ou alors très imprécis. De plus, le gars lambda aura toujours tendance à penser que plus = mieux, alors que c'est exactement l'inverse qui se produit.
Résultat, les millions de personnes à balancer 15 fois la dose appropriée sur un pot de géranium polluent davantage nos ressources en eau que les agriculteurs qui gèrent des centaines d'hectares.
Après, on est pas à l'abri qu'un agriculteur ne respecte pas les normes, mais alors on en revient à l'individu et non au système.
2/ Un petit effort chez 1.000.000 x 1 particulier, ça a un impact monstrueux. Les gens ne se rendent pas compte du poids de la masse. Mais tout le monde s'en fout, parce que de toute façon, personne le fait, pis c'est la faute des grosses firmes tout ça.
3/ C'est plus facile de rejeter la faute sur les grosses firmes, parce qu'elles ont un impact très large étant donné qu'elles gèrent beaucoup.
D'une part, ne pas oublier que, malgré les décisions et règlements pris par celle-ci, le gaspillage et la pollution produits par une entreprise dépendent aussi de chacun de ses salariés. Donc on en revient à l'individu.
Mais, même si l'on en parle pas, ne vous inquiétez pas, les firmes prennent aussi leur part de mesures. Les règlementations sont de plus en plus strictes, et de mieux en mieux contrôlées.
Bien évidemment, y'a toujours des exceptions du pote de la mère du frère du cousin de. De même qu'il y a une bonne marge d'amélioration pour forcer les firmes à l'appliquer. (Petit souvenir de l'industrie chimique qui continue son activité et à gravement polluer une rivière en Indre-et-Loire malgré qu'elle est interdite d'activité depuis plusieurs années. J'ai jamais compris comment c'était possible.)
4/ D'un point de vue économique, on ne peut pas trop resserrer l'étau sur les industries sans risques qu'elles ne puissent plus exercer, et donc de foutre le bordel côté chômage. Bien évidemment, ces risques concerneraient essentiellement les petites entreprises, mais il ne faut pas les négliger, car elles représentent une quantité d'emplois et d'activités non négligeables, et l'on ne ferait qu'accentuer les monopoles.
5/ Les exemples choisis comme "mauvais", "intouchables", le sont peut-être. Mais on ne peut pas s'attaquer à eux sans couler tous les petits sur le chemin. On ne peut pas prendre de mesures qui ne toucherait que certaines cibles, ça serait la porte ouvert au favoritisme.
Conclusion : si l'on en arrive à devoir prendre des mesures forcées, c'est parce que c'est plus qu'urgent et le particulier est infoutu de faire sa part. Ce n'est pas que de sa faute, si l'on sensibilisait davantage les gens, ils comprendraient que c'est une nécessité et non un genre de punition. N'oubliez pas qu'il est très difficile sinon impossible de contrôler les particuliers sur certains points, alors qu'il s'agit du plus gros pollueur. Tandis que les industries, elles, sont réglementées et surveillées, même si certaines parviennent toujours à échapper au filet en recherchant les failles de chaque loi.
On peut bien arguer que les règlementations sont insuffisantes, mais, à mon avis, ce sont plutôt les gars qui s'amusent à en chercher les moindres failles pour faire du profit sans se soucier des conséquences qui sont à blâmer, pas l'ensemble de l'industrie.