
Comme je ne compte pas élever de papillons dans ma serre cette année (bien qu'au final y a quelques chenilles qui s'y promènent...) et la capture d'une femelle je me suis relancé dans l'élevage de ce papillon devenu franchement rare en IDF mais heureusement encore commun ailleurs...
Une phrase "j'ai pas fini d'en chier" à la fin j'aurai des merguez pustuleuses avec un appétit tellement vorace que mes chênes finiraient défeuillés en quelques heures. Mais bon, j'assume, j'aimerais voir si la région Francilienne en est peuplée et pourquoi pas faire participer le forum à un petit inventaire

Avant de commencer c'est quoi ce papillon?

Il est sans doute le plus gros papillon Français bien que le sphinx tête de mort et le sphinx du liseron sont aussi sacrément respectables en terme de taille. Jusqu'à 20cm d'envergure, il n'atteint pas l'attacus Atlas qui lui en fait 60 mais pour un insecte Français il peut en effrayer plus d'un! Pour info ce spécimen fait quand même 16.5cm et est femelle aussi mais ne m'aura jamais donné d’œufs et comme c'était mon premier j'ai tenu à le conserver.
Son mode de reproduction est assez particulier mais en fait relativement répandu chez les papillons de nuit. La femelle, à l'aide d'un organe fait pour, lance de puissantes phéromones afin d'attirer les mâles. On estime qu'un mâle peut sentir une femelle à près de 15km, excusez du peu, qu'il capte à l'aide de ses antennes en forme de plume. Seul critère discriminant: les antennes. Chez le mâle elles prennent la forme de plumes ou d'arbre, la femelle en est réduite à une antenne quasi filiforme avec des moignons.
Rarement attirée par la lumière et ayant une vie excessivement courte (24-72h) ce papillon peut très bien vivre chez vous sans même que vous le sachiez. En général, ce sont les femelles qui viennent à la lumière soit en seconde partie de nuit vers minuit ou par temps d'orage comme ça c'est produit. Une femelle à un lampadaire est à coup sûr fécondée car à l'émergence le poids des œufs est tel que la femelle doit absolument être fécondée et lâcher un peu de lest avant de pouvoir voler.
C'était un dimanche le 28 mai donc à 1h30 du matin. L'orage gronde au loin mais je fais la tournée des sanitaires du camping. Un lieu qui attire souvent des insectes et m'a déjà offert de belles captures nocturnes dont l'individu étalé plus haut qui date de 2015. L'orage se rapproche mais je fais un dernier crochet et... surprise! Imaginez mon coeur battre la chamade devant un monstre pareil.


Je tenais à la conserver mais je voulais aussi des œufs surtout que certains vendent aujourd'hui des chenilles à parfois 5€ pièce (une honte...). Avec une camisole improvisée je lui supprime tout usage de ses ailes sans l'abîmer (sans ailes le papillon est aussi plus apte à pondre) certains allant jusqu'à sectionner les ailes mais là je tolère pas ce genre de barbarie.


Pour la cage de ponte comme il était déjà 2h30 et que j'en avais pas, une cocotte-minute a fait l'affaire avec un sopalin sec au fond. Le matin je l'ai retrouvée morte et 75 œufs environ. Comme c'est la fin de ponte je pense pas que tout les œufs vont éclore. Ce sont toujours les premiers qui sont meilleurs.

Alors pourquoi un sopalin? Je voulais absolument l'empêcher d'aller pondre sur le fer de la cocotte car décoller les œufs c'est franchement l'horreur et ma mère m'aurait, je pense, massacré

Je n'ai plus qu'à attendre une éclosion. J’hésite encore sur l'arbre nourricier soit le bouleau ou du saule. Je verrais bien.
Si jamais certains veulent se lancer dans l'élevage de ce papillon ou l'un de sa famille ce n'est guère compliqué sauf la nourriture. S'assurer d'en avoir et beaucoup car la chenille est une usine à manger et chier et disposer d'une grande cage aéré comme un screen terrarium d'exosterra (ou en monter un soit-même.) Pour le premier et second stade ou elles sont moins "gourmandes" des faunabox seront suffisants je pense.