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par jojotiss » lun. 02 juin 2008 à 22:06
Salut les gars, je suis vraiment content de discuter de ça avec vous.
L'exemple que tu prends prof est génial, car il me touche tout particulièrement, personnellement et profondément. Ce que je vais dire n'est pas fait pour qu'on s'apitoie sur mon sort, je n'aime pas ça...
Mais voilà, j'ai une tare ressemblant aux adjectifs que tu as employé prof: y'a pas de mal rassure -toi...
J'ai une maladie génétique, une dégénérescence des cellules de la coroîde. Cette maladie est proche de la rétinite pigmentaire et je deviens très progressivement aveugle et je vous assure que ce n'est pas ce qu'on peut appeler une évolution positive pour ma propre personne. Bref, ça gonfle un peu le faible intérêt que j'avais pour la génétique, ça et mes cours de L1, L2 et L3 qui abordaient le sujet de façon grossière, mais suffisamment précise pour que je puisse un peu en parler avec vous...
C'est vrai que ce n'est pas nous qui allons tirer les conclusions de ce débat, alors que les généticiens se tirent encore mutuellement les cheveux afin de savoir qui a tort ou raison. Nous ne pouvons parler, nous, que de notre petite expérience et répéter ce que peuvent avancer les spécialistes en fonction de ce qui nous a plus ou moins convaincu.
Pour ma part, je regarde énormément d'émissions animalières et notamment sur les grandes plaines d'Afrique et à ce propos, le territoire des guépards se réduit tellement qu'il commencent à y avoir de la consanguinité, une consanguinité non sélective, entendez non faite par l'homme, car la nature fait son trie et les lignées de guépards se fragilisent, deviennent chétives, collectionnent les problèmes cardio-vasculaires, épileptiques, autres malformations et paralysies en tout genre. Ces tares font des guépards une race de félin qui tend à s'essouffler, et que la nature laisse derrière elle, sans aucune pitié (voyez la figure de style !). Les éleveurs eux ont le loisir de garder les plus forts et franchement si ils ont les moyens de vérifier que le génome de leurs individus ne devient pas déficient: "chapeau bas!! (sans ironie, hein, je le crois très volontiers...).
Ah en fait c'est l'ami pepejul qui donnait cet exemple, oui, tout concept est humain, mais le principe selon lequel le plus fort reste en vie, nous ne l'avons pas inventé, même si nous nous sommes enorgueillis de mettre des mots et une idée dessus afin de mieux le comprendre et de les expliciter. Car ces concepts sont bien des idées explicatives de fait (je parle des tares) qui préexistent certainement à l'espèce humaine. Pour ce qui est du concept d'eugénisme, l'homme a travesti, encore une fois un fait de la nature en se calquant et en déformant les propos de Darwin, un des précurseurs de l'évolution des espèces si ce n'est pas Le...
Nous n'avons rien inventé, on se contente d'essayer de comprendre ce que l'on a devant les yeux...
L'exemple du poisson aveugle est intéressant, mais tu ne te sers que d'une partie de l'illustration que tu emploies pepejul. Le poisson qui devient aveugle est une évolution, si ça lui permet de survivre, mais toutes les évolutions ne le permettent pas. Si le mâle guppy avec des couleurs rouges attire d'avantage les femelles et que c'est un mâle qui se reproduit d'avantage que les autres, dans nos aquariums, dans la nature ce serait peut-être une proie plus facile et si cette couleur avait été crée par la nature, l'évolution serait allée dans le sens de l'extinction (c'est comme l'exemple de la phalène du boulot). Une évolution, pour conclure sur cette partie, peut aller dans le sens de la survie, mais aussi de la mort, si cela ne permet pas à l'individu dont les caractéristiques phénotypiques ont évolué de dépasser ses adversaires de survie.
Alors peut-être que la consanguinité au même titre que l'évolution des espèces peut emmener certains individus vers la mort et d'autre au contraire vers la survie, je ne sais pas...
Dans cette façon de voir je ne crois pas que dans notre position, nous puissions affirmer dans quelle sens s'est fait l'évolution des caractéristiques physiques de l'homme: il s'est mis debout pour voir/ il s'est mis debout parce qu'il le pouvait et ça l'a rendu dominant ??? les deux sont vraiment plausibles non ?
Tu as raison je crois prof, ce que l'on appelle tare, c'est un changement, une transformation ou une mutation qui aura pour conséquence d'amoindrir l'individu d'une espèce...mais comme celui-ci de toutes les façons disparaîtra certainement avant de se reproduire ou disparaîtra plus vite que les autres, les améliorations restent et les déficiences font disparaître un individu ou une espèce lorsqu'elle se retrouve en concurrence directe avec une espèce voisine, mais plus performante...
Par contre je ne pense pas être d'accord avec ta dernière affirmation pepejul. Je pense que le hazard peut faire qu'un individu ou une espèce s'adapte très progressivement à des changement environnementaux qui peuvent être extrêmement progressifs...Parfois simplement, c'est le changement de l'environnement qui fait évoluer une espèce:
ex encore une fois: la phalène du boulot est un papillon pouvant arborer deux robes et étant la proie de je ne sais plus quel oiseau. Cette robe est soit noire, soit bleue pâle je crois mais pas sûr. Dans les régions où l'environnement est constitué de troncs de boulots, la phalène noire est plus visible que la bleue lorsqu'elle se trouve sur les tronc et elle disparaît car c'est sur ces proies que se jettent les oiseaux, laissant un pourcentage très faible de phalènes noires. En revanche dans les régions du nord, près des mines de charbon, les troncs sont recouverts de suie noire et dans se cas la phalène noire se fond mieux dans son décors et est plus adaptée à son environnement qui a changé. On voit bien à travers cet exemple que l'évolution de l'espèce succède au changements environnementaux...
voilà, j'ai été long mais c'est super intéressant et je suis bavard...
Pani P'oblem