Ben euh, comment dire, c'est BEAUCOUP plus compliqué que juste la lumière...
Les plantes poussent par le bout, à partir de quelques dizaines de cellules qui se divisent (les méristèmes)
Ces cellules qui se divisent tout le temps subissent naturellement des mutations, dues aux enzymes qui dupliquent leur ADN. C'est normal, Dieu ne nous a pas créés parfaits, mais à son image...
Bref, certaines de ces mutations sont mortelles et la cellule meurt, certaines apparaissent dans des parties du génome (ADN) qui ne donnent rien de visible, et certaines peuvent toucher des parties du génome qui s'expriment (qui sont visibles), par exemple la déficience en chlorophylle.
Dans le cas du Pothos de Ptijo, deux hypothèses :
soit au départ dans le méristème il y a déjà des cellules déficientes en chlorophylle, mais du fait de leur faible possibilité de faire la photosynthèse sous faible lumière se sont fait "éliminer" par les cellules vertes par concurrence,
soit il n'y en avait pas. S'il n'y en avait pas, elles ont pu apparaître en cours de route, par exemple au centimètre 498 depuis le début de la croissance.
Je penche pour la mutation spontanée car en fait, chaque cellule du méristème produit une portion de tige plus ou moins définie, un peu similaire aux gènes homéotiques chez les animaux, mais bien différents quand même, je m'égare, là, c'est une autre histoire. un peu comme sur cette feuille

Ptijo dit que les parties panachées sont du côté droit de la tige, donc les cellules du méristème qui sont panachées sont du côté droit de ce méristème, et ces cellules se maintiennent, elles sont "nourries" par celles qui font de la photosynthèse. Tu peux couper non pas une feuille, mais un bout de tige avec une feuille et ainsi obtenir un pothos panaché, mais il faut être conscients que les cellules blanches se multiplient un peu moins vite que les cellules vertes, et que tu risques de perdre ta panachure, mais c'est plutôt lent.
Si on prend une liane énorme, l'ADN du méristème au bout de la plante a accumulé un nombre de mutations proportionnel au nombre de multiplication des cellules depuis la graine et à l'erreur de copie des enzymes (l'ADN polymérase). En gros, le bout d'une plante a un génome différent (un petit peu, mais différent quand même) du génome proche de la base.
Et si on multiplie de façon végétative (le bouturage, greffage, marcottage, etc... mais pas par graines) la partie panachée, les panachures vont rester.
Un petit exemple que j'aime bien citer est l'histoire des pamplemousses jaunes et roses.
Au début il n'y avait que des pamplemousses jaunes, et un jour dans une parcelle, on a récolté sur un arbre a pamplemousse jaune, des pamplemousses roses. Ces roses venaient tous d'une branche. Il y avait eu une mutation spontanée dans l'arbre. Ensuite, comme on a trouvé cela bon, on a multiplié par greffage cette branche et on a eu des arbres donnant uniquement des pamplemousses roses.
L'histoire ne s’arrête pas là, car après on a utilisé ces arbres pour refaire de la sélection de nouvelles variétés roses mais par voie générative, en sélectionnant les descendants, et avec des backcross et autres trucs d'agronomes... Mais ceci est une autre histoire.
J'espère que ce n'était pas trop compliqué, mais la vie est compliquée et c'est ce qui fait son charme

Et qu'il reste des zones de mystère a pour moi encore plus de charme

Il n'est pas de plus grand crime que de se substituer à la conscience d'autrui...
Ce doit être ça, après tout, le bonheur: la satisfaction de ne pas être l'autre...